jeudi 28 octobre 2010

Etats Généraux de l’Assainissement à Boghé : Un premier pas vers une solution durable.



C’est sous le slogan : « Les déchets, c’est l’affaire de tous » que le Maire de la commune de Boghé, M. Bâ Adama Moussa a donné ce matin dans les locaux de la Maison des Associations le coup d’envoi officiel des Etats Généraux de l’Assainissement organisés par la commune de Boghé (maître d’œuvre du projet) en partenariat avec le Gret et Ecodev.

C’était en présence des responsables du consortium Gret - Ecodev, des chefs de services départementaux, des représentants des communautés de base, des chefs de quartiers et des représentants d’organisation non gouvernementale établis à Boghé.

Ces assisses sur l’assainissement marquent par ailleurs le démarrage du projet : GECODEM (Gestion Concerté des Déchets Ménagers Dans La Wilaya du Brakna).


C’est un nouveau projet d’un coût global de 424 Mille Euros qui dure trois années et cofinancé par l’Union européenne à hauteur de 75% et les communes d’Aleg, de Boghé et de Maghta Lahjar à hauteur de 10%. Le reste du coût du financement n’a pas encore trouvé de bailleurs a indiqué le maire dans son allocution d’ouverture des Etats Généraux de l’Assainissement.

A terme ce projet ambitionne de trouver des solutions pérennes et durables pour la gestion des déchets ménagers dans les communes bénéficiaires du projet a affirmé le coordinateur national du GRET, monsieur Bernard Guy qui précise que le consortium va accompagner les communes bénéficiaires en leur apportant un appui conseil technique pour les aider à mettre en œuvre un système de gestion durable des déchets ménagers.

La seconde communication présenté par M. Djigo Moussa, chef du service technique de la commune était axée sur les expériences antérieures en matière de gestion des déchets ménagers, les dépenses investies ( 20 Millions de 2007 à nos jours) dans le secteur par la commune ainsi que les contraintes et des ébauches de solutions alternatives.

Le dernier exposé portant sur les « pistes de réflexion » portait la signature Madame, Alicia Tsitsikalis chargée de mission auprès du bureau du GRET à Paris. Elle a dégagé trois scénarios possibles :……et qui ont servi de base de discussion pour les trois groupes d’ateliers. A l’issue des débats qui ont suivi la restitution des trois groupes d’ateliers, une majorité s’est dégagée en faveur de l’adoption du scénario N°3.

Il consiste en fait à mettre en place des conteneurs (bacs mobiles) dans les différents quartiers de la ville et qui une fois remplis, seront tractés vers la décharge finale. Mais ce scénario avant son adoption a fait l’objet d’un très long débat entre partisans et "détracteurs" des charrettes….

Pour les défenseurs de la solution mixte, celle de combiner des charrettes avec des bennes (conteneurs ou bacs), exclure les charrettes et bourricots risquent de poser d’énormes problèmes dans une ville dépourvue de lotissements à 80% et où certains quartiers sont inaccessibles pour les véhicules.

Par contre pour les tenants de la thèse adverse, le système de collecte par charrettes a échoué et il n’est pas question par conséquent de le reconduire.

Finalement, les plus récalcitrants ont rejoint la tendance majoritaire. Et Djigo Moussa de lâcher : « Si les charrettes sont exclues, d’autres décharges sauvages vont émerger en obligeant certains ménages à parcourir 1,5 km pour accéder aux conteneurs. Ce système n’est pas bon !

Et les ménages peuvent refuser de payer les taxes sur les ordures qui seront instituées
a-t-il commenté. Pourtant, Serge Allou de la base arrière du GRET à Paris a pris la défense du scénario mixte en s’interrogeant au passage : « on dit que ça ne marche pas mais vous défendez qu’il faille continuer ! » en ajoutant : « pourquoi ce système mixte a émergé en fin de compte dans les débats ?».

Pour cet expert du Consortium, il est impérieux de réfléchir aux conditions pour que ça marche car dit-il ce système informel rationalise le système existant et donc il faut l’améliorer a-t-il conclu. Les participants ont également convenu de la nécessité de confier la réalisation du service à une compétence locale et la commune prendra en charge la redevance qu’elle devra verser à l’opérateur privé si le conseil municipal donne son aval. Dans sa conclusion finale, le coordinateur national du Gret a rappelé que programme du consortium avec Ecodev est un programme d’appui.

« L’option III se dégage et consistant à mettre en place des conteneurs dispersés partout. Pas de contestation pour le payement avec un recouvrement s’appuyant sur les communautés de base et pas non plus une gestion obligée de la commune a fait remarquer M. Guy. Il faut une forte implication des bénéficiaires a conseillé le patron du Gret en demandant une large sensibilisation des ménages, services et commerces pour réussir le projet. Le système qui coûte moins cher a été retenu, c'est-à-dire demander peu d’argent aux populations. Pas de système miracle »

Il a enfin indiqué que le Projet GECODEM approfondira les conclusions avec la commune et elles seront traduites en actes concrets. Maintenant nous allons entrer en action et je vous promets qu’une évaluation sera faite à chaque étape et le diagnostic final sera communiqué, a-t-il conclu.

Prononçant le mot de la fin, le maire de Boghé a salué l’esprit contradictoire qui a marqué les débats en disant que « c’est la gratuité des services qui était à l’origine de l’échec des expériences antérieures sur la gestion des ordures ». Rappelons que le projet GECODEM est piloté par une équipe de quatre jeunes cadres Mauritaniens : Mohamed Tirera (chef du projet), Tourad O Serry (homologue ECODEV au chef du projet), Chérif O Brahim et Abdoulaye Mamadou Bâ dit Ablaye Défa (animateurs).

Thièrno Souleymane CP Brakna

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